PEP’S TALK #1 – Interview avec Cédric Nallet, Co-fondateur Smartpush
PODCAST

Aujourd’hui, nous retrouvons Cédric NALLET, président et cofondateur de la fintech française SMARTPUSH, interviewé par Marie BONITEAU, fondatrice et dirigeante de PEP’S ADVISORY.

Cédric, merci d’être avec nous. En qualité d’entrepreneur, comment vous définissez-vous Cédric Nallet ?

Je pense que je suis un éternel optimiste, qui a les pieds sur terre. Ça se traduit au quotidien par forcément beaucoup d’énergie, parce que dans nos métiers d’innovateurs, on est obligé d’avoir une énergie colossale pour embarquer tout le monde, que ce soit avant tout l’équipe, les salariés, les collaborateurs, mais aussi les actionnaires, les clients.
Il faut déployer une énergie colossale, donner confiance. Et en même temps rassurer, parce que les belles idées c’est bien, mais il faut qu’elles soient aussi ancrées dans la réalité, qu’elles aient une pertinence économique, une pertinence sociale, écologique maintenant de plus en plus. Et je crois que je suis un bon équilibre, entre ses deux forces.

Votre source d’inspiration Cédric ?

C’est l’eau, fondamentalement. Pour plusieurs raisons. C’est lié à ma naissance, puisque je suis né en Bretagne, qui est un pays d’eau, et je suis d’origine polynésienne, qui est aussi une terre d’eau. J’ai passé ma vie autour de l’eau, que ce soit à La Réunion, en Martinique, en Polynésie, et c’est aussi pour ça que je me suis installé sur le Vieux Port à Marseille.

Vous avez presque anticipé ma question suivante : Pour quelles raisons avoir élu domicile sur ce port de Marseille ?

Pour cette raison, l’eau. Un entrepreneur, c’est, je crois, quelqu’un qui est visionnaire. En tout cas, qui doit essayer de l’être un minimum. Et sur le Vieux Port, on a cet aspect-là : ce côté vision à 180 degrés, une vision très large sur l’horizon. Et en même temps, on a cette eau qui est au pied du bâtiment, qui donnent énormément de force.

On a besoin d’apaisement quand on est entrepreneur ?

Oui, c’est sûr. En tout cas moi en première force, je mettrai la gestion du stress. Parce que le stress oxyde votre corps, il vous empêche de dormir, il vous fait prendre de mauvaises décisions. Et l’eau, me permet de m’apaiser, donc forcément de mieux gérer mon stress.

Maintenant on va se focaliser sur Smartpush. Comment s’articule l’activité Smartpush ? Quelle est sa mission ?

Sa mission c’est de produire une donnée qui est inédite sur le marché, qui s’appelle la « smart data » et qui est issue d’un processus de raffinage unique en France et en Europe. Nous prenons la donnée bancaire au départ, qui est une donnée brute. On peut comparer ça au pétrole. Et pour que le pétrole soit mis en circulation et utilisable par les voitures, il faut le raffiner, et pour ça il y a des raffineries. On peut considérer que Smartpush est une raffinerie de la donnée.

Nous prenons la donnée brute, on la raffine pour qu’elle soit distribuée à grande échelle, et utilisable, soit pour améliorer la connaissance client, soit la productivité, soit la relation clients, soit l’expérience, soit les temps de traitement.

On a plein de cas d’usage qui sortent de cette donnée-là. C’est un socle qui est excitant, parce que : dites-moi ce que vous achetez, je saurai qui vous êtes ou peut-être ce dont vous aurez besoin demain. L’objectif final de Smartpush, c’est de faire en sorte que ces données nous permettent de produire des services qui soient à la fois innovants pour nos clients, « compliant » avant tout puisque c’est très encadré : la DSP2, la RGPD, la DSA DMA, la LCB-FT. Mais aussi écoresponsable, puisque quand on connaît mieux les clients, par une meilleure analyse du profil consommateur, on peut leur envoyer moins de messages marketing. Et si on réduit le nombre de messages envoyés, on réduit l’impact carbone de chacun des clients.

Vous dites que ce produit est innovant, en quoi est-il si innovant et précurseur sur le marché dans votre domaine ?

Il est innovant parce qu’il traite d’une donnée qui est exceptionnelle, qui est la donnée bancaire, qui jusqu’en 2015/2016 était inaccessible.

Donc finalement, c’est une évolution d’un marché réglementaire qui vous a permis d’accéder à cette data ?

Oui, c’est exactement ça. On a transformé une loi, qui était la DSP2 et qui a été vue comme une contrainte sur le marché, en une opportunité d’innovation forte. Parce que cette donnée bancaire n’est pas un cookie comme on en retrouve sur Internet, où l’on base la connaissance client sur le cookie, on peut en déduire une connaissance client, mais elle est probabiliste. La force des données bancaires, c’est déterministe. C’est-à-dire que l’on sait que vous achetez chez Decathlon, chez Sephora ou que vous êtes endetté à tel taux ou que vous gagnez tant.

Vous surfez sur finalement un marché réglementaire qui vous a ouvert les portes de cette innovation et de ce produit. Avant ça, votre parcours ? Votre trajectoire en 3 mots, ce serait quoi ?

En termes de formation, je suis un hybride, entre une formation purement scientifique, puisque j’ai fait une école préparatoire en sup et en spé. Après, j’ai fait 2 ans de systèmes d’information et réseaux, donc j’ai mis les mains dans le code. Et j’ai terminé par une année de communication et marketing. Un profil purement hybride au départ, ce qui permet aujourd’hui de faire mon métier. Et j’ai lancé ma première boîte en 2004, j’avais 24 ans.

Et donc Smartpush ?

C’est ma 3ème entreprise, 3ème startup, 3ème expérience professionnelle en tant qu’entrepreneur. Mais c’est surtout le fruit d’une super synthèse de ce que j’ai vécu avant, à la fois du point de vue de l’évolution du marché et de ses besoins, de l’évolution sociétale des besoins des consommateurs, mais aussi en termes d’humain, puisque tous les gens qui sont dans mon équipe aujourd’hui, sont des gens que j’ai croisés ces 15 dernières années.

Puisqu’on en est à se poser la question du serial entrepreneur, les clés de la réussite de l’entrepreneuriat pour vous, elles reposent sur quoi ?

Elles reposent je pense sur plusieurs choses. La première, je dirais c’est une capacité de synthèse, de savoir analyser le marché, un potentiel besoin, en détecter un. Après ça, je pense qu’une vraie force de l’entrepreneur c’est l’écoute, écouter beaucoup les utilisateurs, les clients, les prospects, les actionnaires, les investisseurs, la loi, l’Europe et le monde.

À partir de cette écoute, on est en capacité de produire des réponses qui sont plus ou moins pertinentes. Et je pense que plus on est doué, mieux on écoute, plus on est pertinent dans la réponse.

La contribution aujourd’hui de PEP’S ADVISORY à vos côtés, copilote ? Partenaire ? Qu’ est-ce que vous pourriez dire de cette contribution ?

D’abord, de vraies rencontres humaines. Je parlais d’écoute, une vraie capacité d’écoute, une capacité d’exécution hors pair. En tout cas, moi, que j’ai rarement croisé sur le marché, qui combine à la fois écoute, réactivité et qualité des livrables. Et ça, ça permet d’être dans un monde où l’agilité est le maître mot, d’être réactif tout en étant crédible. Parce que l’on peut aller vite mais pas bien. Là, on va vite et bien.

Justement, faire ce choix de l’externalisation, toutes les start-ups, toutes les TPE en croissance ne font pas ce choix-là. Pourquoi l’avoir fait et à quel moment de votre cycle ?

Assez rapidement, on a toujours externalisé ces fonctions-là. Alors bien sûr, la comptabilité, c’est normal. Cette dimension de CFO on l’a externalisée il y a un 2 ans. Au départ, parce que ce n’est pas forcément une compétence dont on a besoin à temps plein. Elle est pourtant stratégique. Et ensuite, parce qu’il y a un côté rassurant pour les banquiers et les partenaires, les actionnaires, que d’avoir des experts sur ces sujets-là. Et en plus, si moi je recrute un CFO, je n’ai qu’une personne, là où avec PEP’S ADVISORY, j’en ai plusieurs.

Donc il y a une réassurance vis-à-vis des investisseurs et de l’écosystème extérieur, tout en ayant cette capacité, cette agilité à pouvoir vivre avec un homme. Et potentiellement, comme vous venez de le dire, il y a autour de cet homme CFO lead chez vous en qualité de CFO à temps partagé, une équipe derrière et donc un cabinet.

Qu’est ce qui fait finalement la réussite de ce partenariat ?

Ça fonctionne bien parce que PEP’S ADVISORY a un positionnement très orienté startup. Et ça ce n’est pas donné à tout le monde que de comprendre une startup. On l’a vu, les banques ont mis des années à comprendre qu’il fallait qu’elles aient des centres d’affaires qui soient adaptés à nos problématiques, parce que lire le bilan d’une startup, c’est très compliqué. On perd de l’argent pendant des années, c’est naturel pour nous. Mais pour un entrepreneur normal ou un banquier normal, ce n’est absolument pas normal. Donc PEP’S ADVISORY a cette capacité à pouvoir comprendre un entrepreneur/startuper, à lui apporter des solutions qui soient pragmatiques, dans des délais très courts. Et puis je pense aussi tout simplement, c’est la qualité de l’équipe, ce sont des experts, un peu comme Smartpush. Je me retrouve beaucoup en PEP’S ADVISORY, parce que chez vous, il y a les bonnes personnes aux bons endroits, aux bons postes. Nous c’est un peu pareil, on vend cette équipe d’experts, des gens qui ont 10, 15, 20 ans d’expérience, qui donc peuvent prodiguer un accompagnement qui soit le meilleur possible.

Comment PEP’S ADVISORY pourrait vous apporter encore plus de valeur sur ce partenariat ?

 Passer plus de temps avec nous. Et développer d’autres axes que purement la direction financière, peut-être des choses liées au recrutement ou l’accompagnement des managers sur des formations poussées. Peut-être plus un soutien encore sur les levées de fonds, plus proactif même anticiper, prendre le lead sur certaines relations avec des institutionnels pour ne pas les nommer, les banques. Voilà, il y a plein de choses.

Est-ce qu’aujourd’hui, vous pourriez recommander les services de PEP’S ADVISORY ?

Oui, bien sûr, avec un grand oui.

Dernière question Cédric, merci d’avoir joué ce jeu de ce témoignage. Smartpush en ce moment ? Le sujet brûlant ?

C’est l’accélération commerciale France et Europe. On va lignifier en 2023 en ouvrant l’Espagne, et continuer en 2024 avec l’Allemagne, l’Italie et peut-être d’autres pays qui sait. Puisqu’en fait nos clients sont de toute façon, mécaniquement a minima européens et nous poussent à aller à l’étranger. Donc on ira avec eux, dans une roadmap qui sera cohérente.

Smartpush demain c’est ? Si on ferme les yeux et on se projette un peu plus loin ?

Si on exécute bien notre plan, ce sera le leader européen de la monétisation des données bancaires.

En savoir plus

DIRECTION FINANCIÈRE

à lire aussi