Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour une série d’épisodes un peu spéciale puisque nous n’avons pas qu’un invité, mais 3 invités exceptionnels. 3 femmes aux parcours singuliers et complémentaires, qui se sont réunies pour développer ensemble PEP’S RISE, un programme sur mesure d’Executive Coaching et de Formation à la Pleine Conscience destiné aux dirigeants.
Pour ce 2ème épisode, j’ai l’honneur d’être en compagnie de Patricia HERY, dit aussi Patchi, qui est coach certifiée à la pleine conscience et qui va partager avec vous son histoire, sa relation avec PEP’S RISE et la pleine conscience.
Patchi avant d’être formatrice à la pleine conscience, tu as travaillé pour des entreprises internationales. Pourquoi ce changement ? Comment tout a commencé ?
Tout à commencer quand j’ai pris une année sabbatique en 2008 pour partir en Inde. Et là, j’ai découvert la méditation. J’ai fait des retraites Vipassana de méditation, c’est là que tout a commencé.
À quel endroit en Inde ?
Igatpuri, c’est un endroit perdu. Un centre de méditation Vipassana. Il y en a plusieurs en Inde, et là c’est le plus grand. On était à peu près 1000 personnes. Et je parle de ça en 2009. Oui, c’était une grande chose la méditation déjà en Inde, ici, ça arrive plus tard.
Par contre, le changement c’était complètement d’une façon, je dirais organique, ce n’était pas prévu. Je travaillais dans les entreprises, j’étais très heureuse de mon travail. Et c’était lors de mon déménagement dans le Sud de la France, que j’ai quitté le groupe Richemont. Et quand je me suis installé ici, les personnes ont commencé à apprendre que je méditais, poser des questions et je continuais à me former, et je commençais à partager ma passion. Et à ce moment-là, mais sans avoir aucune idée que je serai venue une formation en méditation.
Si tu avais 3 dates marquantes de ta carrière professionnelle à nous partager, quelles seraient ces dates ?
3 dates marquantes ? Je pense que les premières expériences professionnelles, c’est quelque chose marquant, c’était dans un groupe au Brésil. Après une 2ème date, ça serait quand j’ai commencé à travailler en Europe. Et là j’ai eu la chance de commencer dans le Groupe Richemont, dans l’horlogerie, c’était une passion pour moi. Et la 3eme date marquante, ce serait quand j’ai rencontré Mark Colemann, c’est un de mes professeurs de méditation. Il donne des cours de méditation, mais avec un aspect entreprise, donc c’est lui qui guide des méditations, il fait des programmes pour Google, la Silicon Valley et plein d’autres entreprises aux États-Unis. C’est cette rencontre-là, qui m’a fait me former à la méditation pour le monde Corporate.
Aujourd’hui ton projet du moment, est-ce que tu en as un ? Est-ce que tu pourrais nous en parler ?
Des projets j’en ai une tonne. Mais je pense que les 2 projets qui me tiennent le plus à cœur en ce moment, ce n’est pas un projet qui commence, mais qui a déjà commencé il y a quelques années.
C’est former des personnes pour être professeur de méditation. Et l’autre projet, c’est développer des programmes / formations de méditation pour les personnes qui travaillent, pour les cadres, pour les employés, pour qu’ils soient beaucoup plus efficaces et heureux au travail.
Aujourd’hui, on parle beaucoup de méditation et de pleine conscience. Quelle est la différence entre les 2. Est-ce que tu pourrais nous éclairer sur ce sujet ?
Bien sûr. Méditation, il y a plusieurs formes de méditation. La pleine conscience, c’est une forme de méditation. C’est un style qui est devenu connu parce que c’est laïc. Donc c’est pour toutes les populations, pour toutes les croyances. La méditation existait dans tous les temps, évidemment en Inde : bouddhistes, soufistes,… Même les catholiques pour la prière, c’est une forme de méditation, ramener l’esprit vers ce que l’on en train de réciter. Donc la pleine conscience, on enlève tous les parties de religions et on travaille avec plusieurs outils. Et ça sert à toutes les croyances, à tout le monde.
On va un peu plus se focusser sur PEP’S RISE et la pleine conscience. Pourquoi on a besoin de la pleine conscience ? Qu’elle est son utilité aujourd’hui ?
Je pense que dans notre monde nous sommes très sollicités. Notre esprit est très agité, on est rarement présent à ce qu’on est en train de faire. On projete le futur, et quand on projette dans le futur, c’est très difficile d’être heureux. On est angoissé, stressé,… Et ces exercices ramènent notre esprit, pour qu’on puisse trouver plus de sérénité pour pouvoir agir et non réagir.
Plus vivre à l’instant présent, alors ?
Tout à fait. C’est pour ça que c’est super à la mode. Si on parlait des années 20, 30, ils vivaient dans le moment présent. C’est notre vie d’aujourd’hui qui nous amène beaucoup vers l’accélération.
C’est tout simplement être présent et faire les choses consciemment. Parler et être présent dans la conversation. Écrire un e-mail et être présent, quand on est en train d’écrire on ne pense même pas à relire, à voir le poids de chaque mot, c’est tout très rapide et très accéléré. Et ça nous fait faire des gestes quelquefois avec manque justesse.
C’est vrai que nous n’en sommes pas forcément conscients. On est tellement dans cette optique de futur, de productivité.
Quand on est présent et qu’on prend le temps pour y être, on est beaucoup plus efficaces, on a beaucoup moins des pertes d’énergie et on a beaucoup plus de bonne humeur. Il y a plein d’études aujourd’hui qui prouvent cela.
Dans le programme PEP’S RISE tu es sur la brique formation à la pleine conscience. Pourquoi avoir adapté ces formations aux entreprises et aux équipes managériales ?
Ces programmes existent déjà aux États-Unis, parce qu’ils ont commencé à utiliser la méditation de pleine conscience au travail bien avant. Parce que c’est déjà prouvé que les relations interpersonnelles peuvent être améliorées. Et la santé de l’employé, de la personne qui travaille est meilleure. On a tous des mauvais e-mails pendant le travail et des mauvaises nouvelles qui arrivent ; ou des projets ou alors on n’est pas complètement satisfaits, mais c’est de prendre du recul par rapport à ça. Et quand on arrive à prendre cet espace par rapport à cet événement désagréable, on peut interagir d’une façon qui nous libère pas mal de souffrances.
Quand tu travaillais dans les grands groupes, est-ce que tu pratiquais déjà la pleine conscience. Est-ce que tu étais consciente de ça ?
Au début, non. J’ai travaillé 19 ans en entreprise. Donc on va dire qu’il y a 9 ans, j’avais pas mal de conversations avec les ressources humaines, parce que j’étais très dure et mes relations étaient difficiles. Je rentrais dans les personnes et j’étais même connue comme le bulldozer. Et heureusement il y a eu une prise de conscience, un travail fait sur tous ces sujets.
Donc j’ai pris un sabbatique, je suis partie en Inde. Et quand je suis rentrée, j’ai senti la différence et non seulement moi, mais aussi mes collègues et mes supérieurs, qui ont dit c’est bien d’avoir une évolution dans ce sens-là.
À l’époque ce n’était pas mon travail, mais je partageais ce que j’apprenais. On a même fait une fois un team building, j’ai guidé une petite méditation pour les groupes parce qu’ils savaient que j’étais passionnée, ils ont vu les résultats en moi.
Justement, on parle de Team Building, est-ce que PEP’S RISE propose de la pleine conscience pour des team building ?
Pour entrer, pour une séance de découverte, et goûter, c’est une bonne façon de rentrer en matière. Après, évidemment, il faut rentrer plus au vif du sujet, avec plus de temps et plus de pratique. Ce n’est pas en faisant un cours de 2h/4h, que l’on est formé. Mais pour commencer de façon ludique et plaisante, pour donner le goût de continuer, c’est un super outil.
Donc, que ce soit en team building ou alors directement dans le bureau des entreprises, comment ça se passe une formation à la pleine conscience en général ? Le déroulé ?
Je conseille de faire une séance de découverte. Je fais une conférence vraiment très ludique, je parle, je pose des questions et je donne des exemples que j’ai vécu au travail. Je parle beaucoup des bénéfices, les personnes qui vont suivre la formation sont convaincues des bienfaits. Ça ne sert à rien que l’entreprise impose, il faut que les personnes veuillent faire ça, parce que cela va demander un engagement de 6 à 8 semaines tous les jours, 20 minutes.
Je conseille toujours de commencer par une séance découverte, qui est une présentation très ludique, elle dure 1h30/1h45. Il y a des présentations, il y a des exercices entre les participants, ça passe rapidement et on goûte.
Et après les personnes partent à la maison et ils continuent à pratiquer 15 / 20 minutes tous les jours.
Il y a aussi une méditation, dans une des séances de formation, où l’on va apprendre à travailler avec les émotions. On est tous envahis par les émotions : faire une présentation au travail, présenter un projet ou être dans un meeting. Donc tout ça, on développe séance par séance. Chaque séance, un thème. C’est très digeste et accessible.
Et est-ce que tu as eu des fois des personnes qui étaient réticentes et qui finalement ont été convaincues par la pleine conscience ?
J’ai un cas très intéressant avec une fille ingénieure, très pragmatique. Malgré le fait que je montrais des études faites par les universités aux États-Unis, par des hôpitaux, des choses ici en France aussi. L’université de Strasbourg fait pas mal d’études là-dessus. J’ai montré ça, mais elle était toujours en train de poser des questions. Et les semaines après, je disais « comment c’était cette semaine, vous avez médité ? » Et elle me répondait “je n’ai pas réussi à rentrer dedans”. Jusqu’au dernier jour où elle avait fabriqué pour chaque participant un banc de méditation.
Pour être très honnête, j’ai vu aussi des personnes commencer, qui ont eu des difficultés. Ils disaient “c’est pas facile pour moi”. Et à la fin ça continuais d’être difficile, donc ces personnes-là vont avoir besoin de travailler davantage.
Si tu avais un conseil à donner à toutes les personnes qui ont du mal à se poser et à méditer ?
Ça tout le monde peut faire, quand vous vous asseyez dans votre chaise de travail, vous mettez les 2 mains de chaque côté, avec les yeux ouverts ou fermés, peu importe. Comptez 10 respirations. Ne faites rien, ne touchez pas le clavier, juste touchez votre chaise et inspirez, expirez. Laissez l’esprit arriver, la tête arriver. Parce que le corps arrive, et la tête beaucoup de fois elle est ailleurs.
Patricia, pour finir, est-ce que tu pourrais nous dire quel est ton mantra ?
Mon mantra : Je ne veux pas arrêter la tempête, mais je veux apprendre à danser sous la pluie.
La dernière question, notre petite question traditionnelle, est-ce que tu as un livre de chevet ? Si tu devais recommander un livre ce serait lequel ?
Et je pense que le livre que je recommande à absolument tous les êtres, c’est Eckhart Tolle – Le pouvoir du moment présent. Et ça parle d’être présent, en anglais c’est The Power of Now. Et j’ai lu ce livre avant même de faire de la méditation. Donc ce n’est pas que pour des personnes qui pratiquent la méditation, c’est pour tout le monde.
Pour la petite histoire, j’ai reçu ce livre en portugais d’une copine de ma mère, j’avais 25 ans. J’ai mis dans ma bibliothèque, je ne l’ai pas lu. Après j’étais en Inde, j’ai rencontré quelqu’un qui me l’a offert en anglais – The Power of Now, je ne l’ai pas lu. Je n’ai pas vu que c’était le mêmes en portugais. En 2010, je le reçois en français et c’était le moment où j’étais en train de déménager, donc je faisais les cartons et je triais mes livres par auteur. Et là, je me suis rendue compte j’avais les 3, les mêmes livres, de 3 personnes différentes, dans 3 langues différentes. J’ai lu et j’ai dit “Pourquoi je n’ai pas lu avant ?”. C’est très sympa et c’est très facile à lire.